La crèche de Noël

Voici qu’arrive le temps du conte de Noël:

Il était une fois la nuit de Noël, ce merveilleux moment de paix et de renaissance pour l’humanité toute entière. Il aura fallut que le père Noël, l’enfant Jésus(le Christkindel chez moi en Alsace)et le Saint Nicolas s’associent pour donner un nouvelle vision du monde à l’humanité.

Je vais vous conter une histoire du temps de l’Avent, pour essayer de vous accompagner durant cette période de préparation à la naissance. Un peu comme un accouchement que symbolise cette incroyable nuit de la nativité. J’aimerais vous redonner le goût du merveilleux et du fantastique dans ce monde où seuls les monstres ensanglantés ont le droit de cité. Je vous révélerai une partie du conte chaque week-end de l’Avent, même si mon coeur a envie de vous la donner de suite en entier. Mais je saurai attendre et vous aussi, car il n’y a rien de plus beau que d’apprendre à se réjouir de la beauté et de la merveilleuse histoire des temps nouveaux. Voici la première partie:

Il était une fois la nuit de Noël, ses lutins, son panier garni de belles friandises et surtout sa magie. Dans un petit village des hautes montagnes Suisse vivait un charmant berger. Il s’appelait Ernst. Son voeu le plus cher est de faire plaisir à tout son village de paysans et de fermiers pour leur permettre de célébrer un Noël formidable et inoubliable. Depuis une dizaine d’année cette fête devenait bien triste, les lumières ne s’allumaient plus sous la neige hivernale. Elles restaient en veille une bonne partie de l’année pour éblouir de leur brillance la vanité des citadins en vacances dans la région.

Ernst cherchait un moyen pour redonner de la valeur à la petite crèche de fortune de son cousin Marc. Ce dernier chaque année préparait un lit de paille dans sa grange pour y installer trois statues représentant la nativité. Seule la couche du petit Jésus devenait grisâtre et sans plus aucune couleur pour égayer ses vieux draps de plâtre. Marc essayait en vain de dénicher de la belle peinture verte et rouge pour décorer les drapés de ce berceau accueillant.

Cependant il n’en trouvait nulle part, même pas sur les sites fourre-tout qui polluent internet de leurs offres alléchantes. Et de magasin de bricolage, cela faisait longtemps qu’il n’y en avait plus dans la petite vallée de la feuille morte où ils habitaient. Cette endroit était oublié des gens. Seuls quelques irréductibles montagnards comme Ernst, Marc ou encore leurs grands parents vivaient encore de la chaleur du bois fumant dans les cheminées et du regard de joie lorsqu’un petit agneau venait au monde.

Ernst avait donc décidé de rendre sa vallée plus attractive, tout en restant pittoresque et honorable envers les traditions qui habitent les lieux et les coeurs. Dans sa grande naïveté pour le citadin moderne il prit sa plus belle plume pour écrire au père Noël. Même s’il ne savait pas bien si son courrier allait pouvoir trouver son destinataire. Mais on ne sait jamais, un miracle arrive parfois en ces temps de désenchantement mondial.

Dans sa lettre il demanda au gros bonhomme tout rouge de bien vouloir l’aider à redonner de l’espoir à ses voisins et amis de la vallée. Il rajouta en post scriptum que ses rennes étaient la bienvenue pour l’aider à rentrer le bétail avant les premières neiges. Il déposa son enveloppe dans la boîte aux lettre du village. Nous étions le dernier dimanche précédent le temps de l’Avent et le facteur ne passerait pas avant le lendemain. Mais peu importe il avait trop peur de rater l’heure de la levée hebdomadaire du lundi matin.

Une fois la tâche accomplie il rejoignit marc pour l’aider à monter sa crèche dans la paille amassée durant l’automne. Ils sortirent en premier la statue de Marie dont la robe bleue et blanche dépassait quelque peu de son papier protecteur, quelques souris en avaient grignoté l’ourlet du bas. Mais cela n’était pas bien grave. La paille cachera cette petite imperfection pour le plus grand bonheur des autres souris. Elles pourront enfin voir ce qui leur avait ainsi cassé les dents en essayant de manger du plâtre centenaire.

Car oui ces êtres sculptés dans la chaux vive du passé étaient bien vieux et n’arrivaient plus à convaincre le monde de leur utilité. Heureusement finalement que personne ne venait dans leur village, du moins aucun politique pour les rendre coupable de prosélytisme caché en célébrant une famille vieille de plusieurs millénaires. Marc continua son grand déballage de Noël en sortant du placard le brave Joseph. Ce père si prévenant envers ce fils si exceptionnel dont il ne comprenait pas toujours l’envie de vivre selon des préceptes de paix véritables de sens, car lui aimait travailler le bois et cela lui apportait la sérénité nécessaire pour vivre en paix. Mais Marc remarqua que les cheveux en soie de l’époux de la sainte vierge tombaient par touffe au point d’être à moitié chauve. Il chercha une solution en lui posant de la paille sur la tête mais cela ne donna rien de bien concluant. Ernst proposa de chercher la vieille perruque de sa grand mère en guise de postiche de fortune.

Marc opina de la tête et son cousin alla chercher le précieux objet dans le grenier de son beau chalet en bois. Mais lorsqu’il revint Marc n’était plus là, il avait disparu. Sans doute aura-t-il eut froid en m’attendant, se dit-il et il mit en place la nouvelle coiffure de Joseph. Etrangement une demi heure plus tard son cousin n’était toujours pas de retour. Mais où pouvait-il bien être allé? Il tenta de l’appeler au téléphone mais en vain, il sonnait constamment dans le vide, même pas moyen de laisser un message sur son répondeur.

-Mais où est tu Marc? J’ai besoin de ton aide pour préparer la couche du petit Jésus.

Tant pis, Ernst continua la mise en place de la crèche car cela lui redonnait un peu de chaleur dans le coeur et dans les muscles. Il sorti le petit Jésus du panier en osier où il passait le reste de l’année. Il était certes poussiéreux mais en excellent état après une centaine de naissances annuelles comme celle-ci.

-Dommage que plus grand monde ne s’intéresse à son histoire ces temps-ci, se désola notre petit berger. Mais bon au moins tu nous à Marc et moi, ainsi que tous les habitants du village. Il fit un sourire à la statue avant de l’embrasser sur le front pour la poser dans sa litière de paille. C’est juste regrettable que l’étole en plâtre rouge et verte se soit défraichie aussi rapidement à travers les années. A croire que quelqu’un en avait bâclé la fabrication si on la compare aux trois statues.

Et Ernst ne pensait pas si bien dire, car la couche du petit Jésus devait toujours être changée d’une année sur l’autre, mais cela plus personne ne le savait vraiment. Chaque Noël met à l’honneur une autre vertu de l’humanité et à présent il s’agit du vert et du rouge. Mais pourquoi ces deux teintes sont-elles si important cette saison? Ça nous le découvrirons plus tard.

Mais pour l’instant revenons à Ernst qui prépare la crèche tout seul puisque Marc demeure introuvable. Le jeune berger sifflotait joyeusement en allant récupérer Simon le petit âne chez le fromager et Adèle la vache chez le fermier. Cette dernière faisait office de boeuf car il n’y en avait plus dans la région. Le deux bêtes peu farouches s’installèrent avec plaisir dans ce lit de paille tout frais qui leur offrait un habitat serein pour bien finir l’année.

Il faut dire que Marc les nourrit toujours avec attention et ardeur pour ne pas qu’ils perdent un gramme durant leur dur labeur de réchauffer l’enfant Jésus.

Il était comme ça Marc toujours prêt à célébrer la naissance la plus importante de l’année.

Mais là il commençait à se faire tard et Ernst s’inquiétait un peu de ne pas voir revenir son ami.

Mais au grand soulagement de notre berger, le traineau du bûcheron s’arrêta devant la grange pour décharger un stère de bois et Marc. Il venait de récupérer une belle hotte en rotin dont ce dernier n’avait plus l’utilité.

-Que veux-tu faire avec ce vieux panier tout défraichi?

-Je me suis dit qu’il était temps de faire honneur à toutes les représentations de Noël et je pense que cette objet oublié va peut être nous aider à créer du beau cette année.

-Ah et comment tu penses procéder?

-Il faut rajouter un père Noël dans la crèche, cependant je ne sais pas bien où en trouver un.

-Moi je sais, répondit le bûcheron qui finissait de charger son bois, va chez Martin au bout de la rue, sa femme travaille dans un magasin de vêtement sur trois étages à la ville. Elle aura peut être un bon plan pour récupérer une de ces figurines dodues et souriantes.

-Bonne idée, merci, répondit Marc.

Il se mit immédiatement en route et toqua chez les Mercier. Madame si polie d’habitude semblait triste et aigrie par la neige qui l’empêchait de rouler correctement sur la route. Elle en était au point de déménager pour se rapprocher de son travail. Mais son époux boucher de formation préférait faire ses tournées de ravitaillement dans la vallée, plutôt que de tenir boutique au centre ville. Il trouvait les gens beaucoup plus aimable dans le coin.

Une dispute familiale permanente s’était ainsi installée depuis quelques temps et l’idée saugrenue de Marc la prit quelque peu au dépourvu. Au départ elle râla se disant qu’aucune entreprise ne donne plus rien de gratuit en ce moment, mais elle allait quand même essayer.

Marc la remercia chaleureusement même s’il ne pensait pas en voir la couleur rouge de ce charmant bonhomme de Noël. Il rejoignit Ernst qui croisa la maitresse d’école des trois villages réunis de la vallée. Elle était passé cherchez une buche pour la piquer de branche de sapin pour décorer sa classe avant les vacances d’hiver, car Noël devenait même un mot tabou maintenant. Le berger lui demanda si elle n’avait pas un reste de peinture verte et rouge pour redonner un coup d’éclat à la couche du petit Jésus. Elle lui promis de passer le lendemain pour lui apporter tout cela.

 

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