Il était une fois la mort

Madame la mort en avait mare d’être appelée pour ramener la paix à tous le monde, sauf à elle. Elle n’en pouvait plus de traîner le même visage de la mort au quotidien, au point de tomber malade et de se faire une hernie discale. Ainsi diminuée par la douleur et la faiblesse de son corps elle n’avait plus le loisir de porter les autres et se laissa chuter au fond du fauteuil du désespoir. Sa faux devint trop lourde et son air patibulaire lui donnait envie de pleurer devant le miroir chaque jour où elle essayait encore de faire bonne figure.

Mais comment la mort pouvait-elle enfin devenir la paix et arrêter de marcher à contre-sens de son âme. Le monde entier la considère souvent comme un danger, une méchante femme qui cherche à tuer les vivants de son outil tranchant. Mais en réalité elle n’aspire qu’à donner la paix aux âmes sur son chemin, mais personne ne veut l’entendre ou même la croire.

Il aura fallut qu’elle guérisse de toutes ces blessures d’impostures, se pensant inutile à la paix et aux gens, ne servant qu’à ramasser ceux qui ne voulaient plus vivre. Mais non elle était aussi là pour soutenir toutes les petites morts du quotidien, celle qui n’emmène pas directement au cimetière.

Alors ce matin la mort en a eu assez de devoir mourir encore une fois face à son entourage fatigué de la voir sans avenir à toujours devoir mourir et renaître sans cesse.

Elle se dit qu’elle méritait de vivre et de devenir la paix. Ainsi elle chassa de son armoire sa tenue noir et grise et son masque de squelette ambulant pour s’habiller de blanc. Et tant pis s’il pleut dehors, au moins elle portera les vêtements de sa petite folie à elle, quand la mort ne doit plus être un sacerdoce éternel et qu’enfin la paix arrive du fond de son fauteuil d’handicapé de la joie et du bonheur.

Elle a décidé qu’elle méritait de vivre une belle vie elle aussi sans être chassée de partout. Elle a décidé de mettre du rouge à lèvre sur ses lèvres pâles et peu aguerries à parler devant tous le monde. Elle à mis ses lunettes de vue toutes blanches pour regarder le chemin fleuri de ce printemps qu’elle aimerait doux et plein d’amour envers ses paroles de paix. Celles qu’elle répète à longueur d’année sans que personne ne les lisent ou encore ne veulent les comprendre et les partager à l’infini.

Il s’agit là d’une histoire de paix et non de mort finalement, car les deux sont étrangement liées. Notre chère mort n’a toujours voulu que promouvoir la paix alors que beaucoup d’entre nous la cantonnons dans le tiroir de la peur et de l’inélégance envers l’humanité. Alors ce matin la mort voulait vous dire ceci :

« J’ai posé mes vêtements noirs et mon masque de peur pour vous accueillir dans ma plus belle tenue : La robe blanche et bleue du destin sans faille, lorsque la peur disparait derrière mon sapin de Noël. Je viens de faire le plus grand sapin de mon existence et je l’ai décoré de rouge et de vert pour attirer la renaissance sur ma vie, afin que plus personne ne me considère comme un fardeau mais comme une aide pour renaître dans cette même vie sans perdre l’espoir d’être enfin dans un chemin qui fait sens. Voici mon sapin plein de paix et de joie qui se recouvre de la neige de cet hiver. « 

En effet madame la mort sait que cette saison sera de tout repos, car enfin elle ne donnera plus que la paix en partage et arrêtera de se balader avec sa faux bien trop lourde pour ne plus brandir que son stylo de paix et d’amour afin de vous le donner en partage.

Ainsi madame la mort changea même de prénom pour s’appeler non plus Azraël mais Ezecadiel, lorsque la faim de vivre se transforme en état de paix absolu pour ne plus craindre d’être vue au grand jour. Une véritable reine de l’amour que notre mort finalement, car elle aura su s’aimer envers et contre tous, lorsque les évènements lui demandèrent de renoncer et d’achever sa destinée. Et cela sans se mettre à bricoler une paix de fortune en cherchant de quoi vivre au quotidien au fond du puit du passé, qu’elle mit pourtant tellement de temps à combattre et à guérir.

Alors voici que la mort s’avance dans ses habits de paix et ne venez plus lui dire qu’elle doit faire peur ou se taire, car ce temps là est bien révolu sachez-le. Elle cherche à présent la vie au plus profond de l’espoir d’un dieu de la guerre, qui finalement lui en aura appris l’art pour ne pas mourir sur le front de sa propre destinée à la paix. Ainsi elle remercia le brave Arès pour sa présence auprès de lui, lorsque sa froideur et son franc parler le mène à des découvertes nouvelles, pour lui aussi arriver à trouver la paix dans le futur, mais cela est un autre conte.

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