La guerrière qui ne savait plus quel combat mener pour être entendue par les uns et par les autres 

Il en avait fallut du temps à Lagun pour être entendue par ses pairs, cela faisait maintenant quelques temps que son armée personnelle devenait de plus en plus irritable et à l’affut du moindre bruit dans la caserne, ou la maison pour d’autre. Il s’en était fallu de peu pour q’un des soldats de la reine ne se mettent à chercher par où était la sortie la plus proche afin de se jeter dans les douves du couvent ainsi nommé, car ancienne forteresse du bon roi des seigneurs Gavant et Marmant.

Le clergé leur avait donné une parcelle de terrain pour construire leur royaume, à condition d’en protéger les terres et les vignes adjacentes, ce qu’il firent des siècles voir des millénaires durant. Mais voilà qu’aujourd’hui la conquête s’en trouve terminé, les raisins et les terres ont été pillés par des manants de haute bourgeoisie et autres délétères fonctionnaires sans le sous mais avec une très bonne notion de la levée d’imposition obligatoire.

Ainsi notre chère Lagun qui, depuis des millénaires elle aussi menait le combat envers et contre tous ces manant, n’en pouvait plus. Elle cherchait le bien, le mal, sans vraiment savoir où ils se trouvaient, chez elle, chez le voisin, au milieu du champs de la comtesse du parchemin grisé qui ne faisait que garder une vieille bibliothèque familiale où des centaines voir des milliers de parchemins se battaient en duel pour sortir un jour de la poussière.

Notre guerrière n’en pouvait plus, elle cherchait, cherchait et cherchait encore sans jamais trouver la lumière au bout de son petit chemin à elle, fait d’embuches et d’ennemis nombreux et variés.

Ses ennemis elle les connaissaient bien, ils étaient nombreux et sans attaches, préférant se battre à mort plutôt que de retourner dans une de ces geôles infernales sans âme à y entrevoir, du moins pas un être humain digne de ce nom. Elle n’aimait pas mettre les gens hors d’état de nuire, mais il le fallait bien pour pourvoir au bon fonctionnement du royaume, si bien défini et sans aucune ambiguïté quant à la tolérance ou l’exigence du roi et de la reine. Mais voilà qu’aujourd’hui le roi est parti et sans la reine qui, se retrouve toute seule à devoir gérer son petit monde pour préserver ce qui lui reste du royaume. Une terre sans graine véritablement autonome ou peu enclin à germer d’une année sur l’autre et des vignes sans vin puisque, non seulement le raisin ne pousse plus mais la terre s’assèche de jour en jour à cause d’une sorte de climatologue sceptique qui pensait que faire des barrages à tire-larigot préserverait le complément hydrique nécessaire pour la forêt adjacente et les cultures du royaume. Mais ce fut tout le contraire qui se passa, la fontaine se vida et les cultures ne furent jamais plus irriguées, de la sorte que chaque hiver une nouvelle feuille morte venait clore la vie d’un arbre ou d’une branche de cep de vigne ainsi remise à l’éternité.

Mais que faisait donc notre reine pour remédier à cela?

Elle envoyait son armée se battre contre les marchands de bonne vinasse frelatée afin de ne plus recevoir ce genre d’injonction de commercer avec l’ennemi pour préserver les gosiers secs de ses administrés. Elle envoyait ses armées se battre sur le front de la magistrature nouvelle, en évitant de peu de se faire exproprier par un de ces esthètes en manque d’histoire à réinventer. La reine n’en pouvait vraiment plus et Lagun ce jour se présenta à elle.

« Majesté, il va falloir agir car sinon nos concitoyens vont partir loin de notre merveilleux et pourtant sage royaume où jamais personne ne comprend rien à la vie sur terre, mais où chacun à le droit de parler et de s’exprimer librement. Ils ont faim et soif, que devons nous faire car je n’en peux plus de devoir motiver mes soldats à ne surtout pas sauter dans les douves vides d’eau et de limaces également.

-Je ne sais pas Lagun, que proposes-tu?

-Marcher sur les routes et faire voir à tout le monde notre merveilleuse magistrature et votre majesté en bonne image, tellement vous aimez votre peuple et son bien être qu’il vous en a fallut de les laisser paraitre ainsi pour ne plus pouvoir les reconnaître en peinture même. Il vous faut vous atteler à la nouvelle peinture du paysage de notre royaume, et en redessiner les contours pour mieux le voir de l’extérieur et ainsi plaire à tous, pour ne plus recevoir en retour les roturiers du merchandising actuel en matière de législature médiocre en ce qui concerne le libre droit de manger, de boire et de circuler parfois entre les plates bandes de son propre jardin, et je ne parle pas des poules dont les oeufs semblent maintenant en danger de mort si le nettoyeur javellisé ne les inspecte pas auparavant.

-Hélas! Lagun j’ai déjà pensé à tous cela mais je ne me rappelle plus la dernière fois ou mon nom a été assimilé à sagesse et providence. Peut être le jour où Guld mon époux est parti avec la tristesse de ce monde pour le rendre encore plus beau lui, face à ses accoutrements de mauvaise haleine lorsque l’âge à tendance à vous montrer vieux et grincheux, alors que moi je l’ai toujours trouvé grincheux certes mais avec un certain charme. Je ne comprend pas ce qui lui a pris à mon Guld ce jour là, cette fourbe d’Elénoa l’aura sans doute subjuguée de son auditoire de dément adepte du brainwashing et autre truc en "ing" qui font la une de journaux. Je ne sais plus que faire Lagun, peut être devons-nous nous rendre à l’évidence, nous sommes trop vieux et bien trop préoccupées par la bonne parole à ne surtout pas dévoiler au plus ingrat des fois qu’il en ferait un mélodrame à la sauce romance post adolescence.

-Mais c’est ça ma reine! Il nous faut convertir le plus jeune et le plus doux des esprits à la bonne parole melo-dramatico-romantico-science-fictio dramaturgie pour ainsi rappeler au monde entier que notre royaume fut jadis celui du pouvoir de raison, de bonté et de juste équilibre entre les démons du partage médiocre et le savant bien trop intelligent pour la majorité d’entre nous. Mais tous cela nous donnait de la fraicheur, de la joie et des heures et des heures de discussions à ne plus savoir par quelle bout on avait commencé le débat, ou la contre expertise, ou le rencard amoureux du jour.

Voilà ma reine je vais partir gravir les collines saintes du monde d’à coté pour leur montrer que nous aussi nous savons faire du bon travail en matière de scénario révolutionnaire qui, parle à tout le monde en fait. Ainsi du royaume de Gavant et Marmant à celui du déjanté détroit des 4 mariages conjugués au présent, au futur et à l’imparfait nous allons convaincre tout le monde que la vie c’est pas surfait et que notre royaume mérite d’être irrigué par l’eau du ruisseau, d’être nourri par les graines du château réutilisées chaque année et par les paroles de notre bon roi. Ce dernier qu’il faudra d’ailleurs récupérer au passage, entre deux tonneaux de vin frelaté qui, je pense, lui ont fait perdre la tête pour quitter ainsi notre belle cité lacustre et sans ennemi impossible à reconnaitre sur les travées de nos douves interminables de santé nouvelle. Et cela grâce à la fraicheur du loup blanc qui, nous aura rendu grâce en nous ramenant la bonne et vrai parole du fin fond de la glace hivernale, pour ainsi remplir nos douves non seulement de l’eau du ruisseau gelée auparavant, mais également de la lecture  des idées anciennes et nouvelles mises à dispositions par la comtesse des Grimaud à coté, et son embonpoint digne d’une mégère non apprivoisée, mais bien libre de dire et penser ce qu’elle veut. Bien lui en a pris car maintenant parait-il elle conte ses histoires sommes toutes banales et insensées à l’ensemble du monde francophone, avant qui sait de se transformer en conteuse internationale. Ma foi, moi qui la pensait folle et sans avenir à crier gare au loup, alors qu’elle avait raison. A force de crier gare, il est venu pour nous ramener la véritable bonne nouvelle, celle de la refonte du royaume, car le loup voyez-vous, c’est vous, moi, nous tous ensemble lorsqu’on y comprend plus rien et que comme la reine nous cherchons à retrouver du sens à la vie. Alors que du sens il y en a toujours eu, sauf que parfois on ne le comprend ni ne le défend correctement pour mieux avancer vers demain sans crier au loup à chaque mésaventure quotidienne. La vie n’est pas une énigme à ce point là, elle est juste tributaire de notre passé parfois qui, semble s’incruster de plus en plus dans nos veine lorsque la peine du dessin quotidien, d’un enfant triste, nous tambourine sans arrêt à la porte. Alors changeons le dessin et ajoutons-y des couleurs et de la joie pour reconstruire le royaume du roi Guld ou plutôt le nôtre , car nous sommes toutes les reines de notre royaume et chaque Lagun rencontrée sur notre passage mérite notre attention. Alors merci à toutes les Lagun que j’ai connu et à connaitre, pour ainsi garder en paix mon propre royaume et arrêter de crier au loup même si parfois il hante encore mon esprit les soirs de désarroi au coin du téléviseur face à une de ces séries romantico-fantastico…

Voilà, soyez bien à l’écoute car j’entend déjà la coNtesse vous souffler ses histoires de dingue et de moins dingue au creux de l’oreille. Soyez prêt car elle décoiffe la coNtesse et je vais bientôt vous la présenter de vive voix.

Régine Pelladeau Kornmann

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